mardi 4 août 2009

MON EX-BANQUIER (suite et fin)

 

 

 

J’ai un peu traîné en route mais je vais aller au bout quand même. Je me sens un poil plagiaire sur le coup, parce qu’entre temps Refais le monde à largement abordé le sujet et les commentaires longs et nombreux ont largement cernés mon histoire.

La vie sur le fil (financièrement parlant), j’ai connu mais là n’est pas vraiment le sujet. Je veux surtout parler de mon ex-banquier (comment ça vous vous en doutiez) à travers le système.

Donc il fût un jour où les circonstances de la vie ont fait que j’ai du franchir ce fil, plutôt, j’en suis tombé et du mauvais côté. J’ai du faire un petit crédit à la consommation, je parle bien de devoir, pas juste d’une envie du dernier gadget à la mode, le vrai besoin. Donc ce fût un crédit raisonnable auprès de ce brave banquier, surtout pas un revolving (je ne sais pas ce que veut dire exactement ce mot, mais il ressemble étrangement à revolver et c’est vraiment ce que c’est) dont les taux de 38% par minute (j’exagère à peine) me faisait peur, donc un crédit avec un taux et des mensualités raisonnables.

Mais quand la voiture a lâchée, j’ai du en changer, pas le choix et pas de folie. Voiture familiale, pratique, pas de berline avec gros moteur, donc recrédit.

Là ça devient dur, le découvert devient permanent, et même augmente. Et quand arrivent les frais bancaires, ça commence à paniquer un peu. Et voilà la connerie, quand les frais mensuels sont supérieurs au remboursement mensuel aussi du crédit coup de fusil revolving, on (moi en tout cas) se dit, je fonce, je remet le compte à jour et tous les mois je m’en sors un peu mieux puisque je n’aurais plus de frais. Demande, dossier, déblocage d’argent, un peu plus long que ce que j’aurais voulu donc toujours à découvert, ça évite tout juste l’interdit bancaires. Quand les frais recommencent à tomber, demande de crédit à la conso pour régler le truc, crédit qui à mis 2 mois à arriver parce qu’il fallait négocier avec la direction, puis que Monsieur était en vacances et que personne ne pouvait prendre le relai. Donc ce crédit généreusement accordé (il l’a bien précisé) est arrivé beaucoup trop tard, il m’a laissé la tête sous l’eau mais a évité la noyade. Et le plus savoureux, c’est que quand je suis venu signer les papiers, il m’avait ouvert un compte épargne !!! Un compte ouvert de force, sans même m’en avoir parlé avec 20€ dessus. Il avait quelle commission dessus ??? J’aurais bien aimé savoir, et aussi savoir en quoi ça allais m’aider. Voilà une belle situation de départ.

J’ai donc tout mis à plat, sur papier, fait des simulations et envisagé et même trouvé une solution chiffres à l’appui. C’est donc tout fier et confiant que je me présente devant mon brave banquier. Je lui expose le souci, juste comme ça au cas où il n’aurait pas remarqué que mon compte plongeait de mois en mois.

- Bonjour, vous l’avez remarqué, chaque mois la situation empire, sans les frais bancaires, le compte plonge tout doucement mais avec c’est la cata.

- Bonjour, voui, j’ai remarqué !

- Donc j’ai cherché et trouvé une solution, un rachat de crédit avec une rallonge, ce qui ferait moins de remboursements mensuels, la fin des frais et quand vous regardez les dépenses plus le nouveau crédit unique et que vous comparez à mon salaire, ça passe, je sors de cette merde spirale infernale.

- Voyons ça ! Votre nom svp ?

- Ben Joker ! (Putain, depuis le temps, je m’attendais à mieux de MON conseiller)

- Ah ben non, ça va pas être possible (c’est l’ordi qui lui a dit) parce que vous avez encore le crédit voiture en cours. (Autant le virer, économiser son salaire, mettre un ordi à disposition des clients qui saisiront les renseignements et la demande et auront la réponse de l’ordi directement! )

- Oui, mais il ne reste que 3 mois alors on le met dans le package et c’est bon.

- Ben non, c’est interdit, faut d’abord le solder.

- Donc, sans cette opération, c’est l’interdit bancaire le mois prochain. Je fais quoi ?? Je laisse courir, j’attends de passer au service contentieux, j’attends la faillite civile et j’y gagne quoi et vous y gagnez quoi puisque je serais insolvable ??? Je fais quoi pendant ces 3 mois le temps de solder un crédit que je ne pourrais pas rembourser et qu’en plus les frais vont s’accumuler, déjà que je paye chacun de vos courriers 17€ (même pas une blague, j’aurais aimé) ?

C’est quand même un système fabuleux, pour un prélèvement de 20€ rejeté pour défaut de provisions, je paye environ 15€ de frais de rejet, 17€ pour le courrier qui me prévient et éventuellement des pénalités par le créancier ! C’est clair qu’il est logique de me demander plus de 50€ parce que je ne peux pas en payer 20.

Donc je reprends:

- Donc je fais comment ??

Et là est tombée cette phrase fabuleuse, que j’ai encore en tête après tant d’années.

- On essaye de tenir. (oui “ON” si ça c’est pas de la solidarité! Là d’un seul coup, je savais que je n’étais plus seul à me battre, qu’il serait là à faire tout ce qu’il pourrait pour continuer à prélever ses frais.)

Bon j’ai changé de banque, j’ai la chance d’avoir un conseiller humain et quand j’ai regardé les comptes de mon ancienne banque j’ai remarqué qu’avec tous mes efforts pour tenir pendant 3 ans (à peu près le début des soucis) mon découvert (stable bien qu’important) était 2 fois moins important que les frais prélevés durant cette période. Et je ne compte pas les agios parce qu’il me parait logique d’en payer quand on est à découvert.

3 commentaires:

môa a dit…

@ Joker : Les banquiers z'aiment pas trop quand leurs clients réfléchissent en fait ! Z'aiment mieux quand tu te rétames et qu'après ils peuvent te ramasser à la pitite cuillère à coups d'agios et autres frais ! Des z'enculés, ouais ! (je pèse mes mots !)
J'ai connu l'enfer du surendettement (sans CB, sans chéquier, hein) pendant 8 longues z'années ! Et crois-moi, comme toi, j'ai pô fais l'autruche, j'ai vainement essayée de m'en sortir avant...C'était sans compter la tenacité d'un banquier (pitête le même que le tien) qui voulait absolument que je me noie.
Aujourd'hui, j'suis devenue l'écureuil...Chat échaudé craint l'eau froide !

Lilith-Isis a dit…

Comme je comprends cette situation... Comme je compatis... Et les insomnies qui vont avec, à se demander chaque nuit comment s'en sortir, à se torturer l'esprit parce qu'on ne sait vraiment plus quelle solution envisager... Et finalement, la solution que l'on rejetais parce qu'elle faisait peur fut la bonne pour moi (Banque de France): des gens humains (si si!) et enfin une vraie bouffée d'oxygène malgré les contraintes que cela représente... J'espère que tout va mieux pour toi aujourd'hui... Bisous!

Océane a dit…

J'aurais une analyse un peu primaire, mais les banquiers c'est des parasites. Où est le bon vieux temps qui nous autorisait à avoir une compte au trésor Public, sans frais ? Hein, où ??