On ne dirait pas comme ça mais ça m’intéresse. Oh, rien d’indiscret, le but n’est pas d’obtenir vos mensurations ni votre CV. et je ne vais pas me contenter d’un mini-sondage pour savoir si mon lectorat est plus féminin que masculin (en plus, je le sais déjà). Oui je pourrais installer un sondage, trouver des propositions de réponses désopilantes, quelque chose du genre, êtes vous : une femme, un homme, un nain unijambiste, blonde à forte poitrine, etc … Bien sur, si j’avais à le faire je serais un peu plus créatif.
Il n’est pas question non plus de vos orientations politiques, sexuelles ou religieuses, tout ces points participent à faire de vous ce que vous êtes, à vous définir mais ce que je voudrais connaitre est plus en profondeur. Vous commencez à avoir peur ??
Ce qui m’intéresse, c’est comment vous avancez dans la vie. Comme dans tout sondage, la réponse exacte n’existe pas et puis comme je ne tiens pas à marcher sur les plates-bandes des magazines féminins, je ne vais pas faire une liste de questions à point avec réponse à la fin du décompte. Non, on va faire plus simple, en fait il va surtout falloir savoir dans quel camp vous êtes. Comme dans tout sondage, toute étude, je vais schématiser, il n’y aura que deux camps, chacun étant défini par des comportements et bien entendu vous vous rendrez compte rapidement de quel côté vous penchez et re-bien entendu vous aurez des réponses de chaque côté mais vous allez assez vite vous rendre compte que vous penchez fortement d’un côté.
Donc les deux camps sont : angoissé et insouciant. Encore une fois c’est volontairement qu’il n’y a aucune nuance. L’angoissé ne l’est pas perpétuellement et pas plus que l’insouciant mais sans ce raccourci il faudrait des subdivisions à n’en plus finir.
Bon, c’est pas tout, on va y aller et voir dans quelle catégorie vous vous reconnaissez. Juste pour qu'on soit bien d’accord, je n’émet aucun jugement, je suis juste spectateur de certains comportements, aucun n’est bien ou mal.
Vous devez demander un service à un collègue, une augmentation à votre patron, une faveur à une copine ou un pote, un prêt à votre banquier, vous devez effectuer une démarche dans une administration, votre premier reflexe est il “ et si ……” ? C’est à dire que vous allez envisager ce que vous allez dire, comment vous allez le dire mais aussi quelles réponses vous pourrez avoir et comment vous y réagirez. Le “ Et si …” est le symptôme premier de l’angoissé, c’est l’expression de son besoin de tout contrôler dans l’espoir (vain) de gérer son angoisse. L’insouciant se demandera au mieux ce qu’il va dire.
Êtes vous du genre à avoir un peu d’argent de côté “au cas où”, considérez vous être “dans le rouge” dès que vous attaquez cette réserve ? C’est encore une tentative de contrôle de l’imprévu. Pour l’insouciant, avoir un pécule de côté peut aussi bien servir à gérer un imprévu qu’à satisfaire une envie et être dans le rouge commence avec des nombres négatifs et des courriers de la banque.
Vous l’avez vu la caractéristique principale de l’angoissé est l’illusion de contrôle.
Une scène de la vie familiale que tout le monde à vécu, vous vous préparez à passer une soirée télé ensemble, vous demandez qu’est ce qu’on regarde et la réponse est “ce que tu veux”. Le “ce que tu veux” signifie t’il que madame pourra tranquillement regarder la dernière comédie romantique de Meg Ryan et que vous regarderez avec elle pour être avec elle même si le film vous gave ou bien signifie t’il que si son choix se porte sur un “ce qu’elle veut” qui ne vous plait pas vous allez la planter là et aller faire autre chose. En clair quand vous dites “ce que tu veux” y a t’il un “sauf…” qui est sous entendu derrière ? Du genre “ce que tu veux sauf le match de foot, le film de guerre, le film de Q et tous les autres trucs que je n’aime pas “.
Comment gérez vous la confiance ? Etes vous du genre à faire confiance facilement, au premier contact ? La confiance est elle l’ultime valeur que vous n’accordez que très rarement après de longues années de réflexion voir de test ? Si vous accordez votre confiance facilement vous risquez d’être considérez comme un pigeon facile à manipuler dans l’autre cas comme une personne méfiante qui donc n’inspire pas … confiance. Petite révélation pour ceux qui sont encore là à lire, je rentre dans la catégorie pigeon, gogo avec un grand G, facilement manipulable. Chez moi la confiance n’est pas en verre (une fois cassé c’est fini), elle est plus élastique, s’accorde bien du droit à l’erreur mais n’en est pas moins entière et sincère. Une erreur ne la remet pas en cause, une erreur n’est pas systématiquement une trahison, c’est la multiplication des erreurs qui la fera disparaitre pas un accident de parcours. Je considère que la confiance ne se gagne pas mais qu’elle se donne, je la donne d’emblée et après je vois si j’ai eu raison ou tort et éventuellement je ne fais plus confiance. Gagner la confiance est pour moi un non-sens, faire confiance c’est croire sans preuve (un peu comme Dieu), attendre des preuves ou des démonstrations ce n’est plus faire confiance, c’est savoir comment l’autre se comporte.
On parle vie amoureuse et sociale ? Tout le monde a vécu des déceptions sentimentales, comment les avez vous gérées ? Après la déception avez vous décidé qu’on ne vous y prendrait plus parce, quand même, ça fait vachement trop mal à mon petit coeur et tel le cheval du toréador vous vous êtes caparaçonné ? Vous avez construit votre petit mur pour ne plus avoir à en souffrir (oui, ça rejoint un peu la confiance) et vous vous sentez à l’abri, tout est sous contrôle, pas d’intrusion extérieur. Le plus gros soucis reste qu’on n’a pas encore inventé le mur (ou carapace) en goretex qui protège du mal mais laisse passer les bons sentiments. En clair une carapace vous coupe des émotions bonnes comme mauvaises, vous vous fermez à ce qui fait que la vie, c’est un truc qui déchire sa race ! Un mur vous prive de plus de rencontres intéressantes qu’il ne vous préserve de rencontres de merde. Les émotions sont faites pour être vécues, sinon autant être un arbre, qu’elles soient bonnes, mauvaises, tristes, joyeuses,l’insouciant les vivra. L’angoissé s’en protégera et se renfermera, sa vie sociale en souffrira.
Il y a deux sortes d’évènements dans la vie, ceux sur lesquels vous pouvez agir et ceux sur lesquels vous n’avez aucune prise. Dans le premier cas, si ce qui vous arrive ne vous conviens pas vous agissez en plus vous pouvez râler, pester, jurer, c’est ce que fait l’insouciant. Au contraire l’angoissé aura tendance à se plaindre avant d’avoir fait quoi que ce soit. Dans le deuxième cas, l’insouciant ne se plaindra pas, à quoi bon se plaindre de la pluie, du froid, des impôts, choses sur lesquels nous n’avons aucun pouvoir. Encore une fois l’angoissé, gémira, se plaindra, c’est vrai quoi, de quel droit le prive t’on de contrôle?
Et vous pardonnez comment ? Quand vous pardonnez, vous gardez de la rancoeur ? Vous ressortez le vieux dossier à l’occasion alors qu’il a été pardonné ? Vous oubliez complètement ? Vous vous rappelez mais passez par dessus sans en garder de trace ?
Bon il va être temps de conclure pour les courageux qui sont encore là.
Dans le camp des angoissés : Même après le pardon il reste des traces donc vous vous construisez une carapace donc vous vous privez des émotions et rencontres donc vous avez du mal à faire confiance et surtout vous avez besoin de contrôler, même si ce n’est qu’une illusion de contrôle, et donc vous dites tout le temps “et si” pour vous préparer à tout et tenter de vous rassurer, ce qui ne marche pas car c’est bien connu, tout et tout le monde est contre vous.
Dans le camp des insouciants : vous faites confiance sans attendre de preuve, vous pardonnez facilement et intégralement, on profite donc de vous mais vous le savez, l’acceptez et ce n’est pas une raison pour remettre en cause ce que vous êtes, vous pleurez ou riez, vous souffrez ou nagez dans le bonheur, mais vous acceptez l’un comme l’autre, vous êtes à découvert (faites un peu gaffe quand même!), vous ne contrôlez pas grand chose et quand vous dites “et si” c’est toujours suivi de “je gagne au loto”.
Moi, j’ai choisi mon camp et vous ?